Un capitaine polyglotte change-t-il la donne en rugby ? Le cas du Français Grégory Alldritt

Gregory ALLDRITT
Posté par K. D. le 31 janvier 2024

Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France, a pris une décision qui pourrait sembler anodine à certains : privilégier la maîtrise de l’anglais dans le choix de son capitaine pour le Tournoi des VI Nations. Grégory Alldritt, prenant le brassard en l’absence d’Antoine Dupont, se distingue non seulement par ses performances, mais aussi par sa capacité linguistique. Au-delà de la continuité, ce choix incarne une certaine évolution.

« Il y a quand même une culture différente chez Greg Alldritt »

Fabien Galthié

Mais quel est l’impact réel d’un capitaine bilingue sur le terrain ? Est-ce un détail marginal ou un facteur clé dans l’interaction avec les arbitres anglo-saxons ?

« Ça nous a semblé évident de faire bouger les lignes dans le leadership eu autour du capitanat »

Fabien Galthié

Explique Galthié, soulignant à la fois l’importance de l’expérience d’Alldritt et ce « côté européen » apporté par ses racines britanniques.

La Communication avec les arbitres : une compétence essentielle

Sans manquer de respect envers les précédents capitaines, le multilinguisme d’Alldritt pourrait s’avérer être une corde supplémentaire à l’arc des Bleus.

« Pendant longtemps en équipe de France, le capitaine ne parlait même pas anglais. Ce choix, c’est un élément important »

Thomas Charabas

Indique Thomas Charabas, arbitre français. Henry Broncan, figure emblématique du rugby gersois, regrette même qu’on n’ait pas pris en compte ce paramètre plus tôt. Il relève l’importance d’entrer dans le cerveau de l’arbitre, de devenir un « influenceur » en quelque sorte.

Et si l’empathie et l’effort de parler une langue commune étaient effectivement perçus favorablement par les arbitres ? Guy Novès, ancien sélectionneur, voit cela comme un avantage, mais loin d’être l’unique déterminant.

« Quand on fait une faute, on a beau parler anglais, on a fait la faute »

Guy Novès

Rappelle-t-il pragmatiquement.

Un facteur bénéfique mais non déterminant

Ce n’est pas un secret, l’adéquation culturelle et linguistique peut faciliter certaines interactions, mais ceux qui ont suivi le parcours de Guilhem Guirado savent que le talent et l’esprit d’équipe ne se mesurent pas à l’aune des langues maîtrisées.

C’est donc dans un esprit de progression et de modernité que Galthié, en cette veille de Tournoi, mise sur Alldritt, garantissant un certain avantage dans la communication mais sans pour autant négliger l’essence même du rugby : la performance sur le terrain. En définitive, c’est bien le jeu qui parlera le plus fort.

 

Photo : Icon sport