Un vent de changement pourrait bientôt souffler sur le XV de France et son mythique domicile, le Stade de France. Le contrat exorbitant liant la FFR au gestionnaire actuel et l’attrait économique d’autres villes pourraient entraîner un bouleversement historique.
Un contrat qui coûte cher
La relation entre la Fédération Française de Rugby (FFR) et l’emblématique stade de Saint-Denis est mise à mal par un constat économique amer : organiser un match au Stade de France est devenu une opération financière périlleuse.
Ironiquement, cet aveu survient dans un contexte d’affluence record, avec pas moins de 193 000 fans venus soutenir leur équipe durant la tournée d’automne, rappelant l’engouement incontestable pour le rugby tricolore.
Cependant, Florian Grill, président de la FFR, a mis en lumière le paradoxe financier : un match contre le Japon à plein régime mais déficitaire pour la fédération, alors qu’une rencontre en province aurait été profitable. Dans cette perspective, les futures négociations sur l’enceinte à Saint-Denis s’avèrent capitales.
Marseille et Lyon, des alternatives séduisantes
Face à cette situation, l’idée d’un exode vers d’autres horizons, notamment Marseille ou Lyon, prend de l’épaisseur. Des villes avec des stades capables d’accueillir une audience significative, à moindre coût.
Les expériences passées, notamment lors de la tournée de 2024 perturbée par les travaux du Stade de France, ont démontré le potentiel enthousiasmant des villes de province.
Le Stade Vélodrome de Marseille et le Groupama Stadium de Lyon, tous deux archicombles lors de précédents matchs des Bleus, sont perçus comme des solutions viables.
De plus, la proximité avec de grandes masses d’amoureux du rugby et une gestion plus souple pourraient favoriser des expériences riches et diversifiées pour les supporters et les joueurs.
Un tournant stratégique pour la FFR
La décision revient in fine à la FFR et à l’État, qui doivent juger des candidatures pour la concession trentenaire du Stade de France. Les options sont sur la table, et le temps presse.
Une reconduction onéreuse avec Vinci-Bouygues, un nouveau contrat avec GL Events, ou un virage audacieux vers la province, le choix posera les fondements d’une nouvelle ère pour la fédération et le XV de France.
Cette potentielle délocalisation n’a pas manqué de susciter de vifs débats parmi les supporters et les commentateurs sportifs. Certains y voient une opportunité de renouvellement et d’équité, d’autres, une rupture avec une tradition ancrée.
Quoi qu’il en soit, Florian Grill et la FFR semblent prêts à braver les traditions pour insuffler stabilité et dynamisme à notre rugby national.
L’issue de cette réflexion dictera les contours du paysage rugbystique français pour les décennies à venir.
Si le Stade de France reste le premier choix de la FFR, sa perte marquerait une étape importante et sentimentale dans l’histoire du rugby français. Mais le jeu en vaudra-t-il la chandelle ? La réponse ne saurait tarder.
Photo : Icon Sport