La relaxe pour Bastien Chalureau : entre soulagement et polémiques, la justice a tranché

Bastien CHALUREAU
Posté par K. D. le 16 janvier 2024

L’affaire avait ébranlé le monde du rugby et au-delà, provoquant débats et controverses. Bastien Chalureau, figure du rugby français, a été au centre d’une tourmente judiciaire qui a tenu en haleine supporters, détracteurs et curieux. Mais que s’est-il réellement passé pour que cet athlète se retrouve à la barre du tribunal, et quelles ont été les conclusions de la justice?

Contexte d’une affaire qui a fait grand bruit

Les faits remontent à une froide nuit de janvier 2020 sur les allées Jean-Jaurès à Toulouse. Bastien Chalureau, après une soirée arrosée, aurait proféré des insultes racistes avant de s’en prendre physiquement à deux hommes. De son côté, le rugbyman avait nié les accusations de racisme, insistant sur son état d’ébriété et une altercation antérieure non liée aux prétendues insultes. La première instance avait condamné Chalureau à six mois de prison avec sursis pour violences en raison de la race, de l’ethnie ou de la religion, en plus d’une interdiction de posséder une arme pendant cinq ans. Mais qu’en était-il de l’appel?

Un verdict attendu

Le mardi 16 janvier, la tension était à son comble lorsque la chambre des appels correctionnels de Toulouse a rendu son verdict. Bastien Chalureau était condamné à 6 mois de prison avec sursis pour violences. Mais alors, avait-on retenu le motif raciste qui avait tant fait parler?

La décision de relaxe sur le motif raciste

La cour d’appel a finalement relaxé Chalureau du motif raciste, qualifiant les faits de violences commises en état d’ivresse. Son avocat, Me David Mendel, a exprimé le soulagement de son client :

« Son honneur est lavé. La cour a mis le droit en adéquation avec les faits. Il n’est pas fier de ce qu’il a fait mais ce n’est pas un raciste. Il est relax de cette infamante circonstance aggravante. C’est la fin d’un calvaire de plusieurs années. »

Me David Mendel

Pourquoi cette décision est-elle si significative pour Chalureau et pour le public? Ce verdict vient attester d’un côté la gravité des violences commises, soulignant la nécessité d’un comportement exemplaire de la part d’un sportif de haut niveau, mais d’autre part, il soulage l’accusé de l’étiquette du racisme, qui aurait pu avoir des répercussions désastreuses sur sa carrière et sa réputation.

Un épilogue qui laisse des questions

Pourquoi les deux victimes auraient-elles accusé Chalureau de racisme si ce n’était pas le cas? La déclaration du président de l’audience rappelle le poids de ces allégations : « Elles vous ont entendu dire ‘ça va les bougnoules’ avant de voir une personne excitée retenue par un autre homme et de recevoir des coups. » On ne peut ignorer non plus l’impact de la prise de parole d’Emmanuel Macron qui avait déclaré qu’il serait préférable que le joueur quitte l’équipe de France s’il était condamné en appel.

D’une arène à l’autre

Du terrain de rugby au tribunal, Bastien Chalureau a traversé une épreuve qui dépasse le cadre sportif. Son affaire a soulevé de profondes interrogations sur les enjeux de la responsabilité publique et la frontière fine entre vérité et perception publique. Aujourd’hui, si sa responsabilité dans l’altercation n’est pas niée, la cour d’appel a tranché en faveur de sa défense contre l’aggravant raciste. Un verdict qui, sans doute, ne manquera pas d’être discuté bien au-delà des prétoires et des stades.

 

Photo by Alexandre Dimou/Alexpress/Icon Sport