Le Stade Français en ébullition : Entre affirmation de caractère et désaccord interne

Karim GHEZAL
Posté par Bruno Ibanez le 26 janvier 2024

Le microcosme du Stade Français paraît s’être transformé en un théâtre d’ombres et de tensions, où l’entraîneur Karim Ghezal se trouve au cœur d’une controverse qui ne fait qu’enfler. À peine la défaite contre les Stormers digérée, voilà que les prises de position de Karim Ghezal attisent les braises d’un feu couvant en interne. Mais que dissimulent réellement ces frictions ?

Fissures dans l’armure du Stade Français

Peut-on parler de malaise quand un groupe de leaders exprime son agacement face à la gestion et aux sorties médiatiques de leur entraîneur, comme l’a rapporté L’Équipe ? Quand des joueurs, dans l’anonymat, se permettent de lâcher

« On ne peut pas dire que la vie soit rose au Stade Français »

Laurent Labit

Ne doit-on pas s’alarmer sur l’unité du groupe ?

L’annonce de ce mal-être a suivi une rencontre avec Laurent Labit, l’entraîneur national, où les grognes ont été explicitement verbalisées. Karim Ghezal, alerté, a immédiatement réuni son escouade pour y voir clair. Cette session de clarification n’a toutefois pas apaisé les murmures qui voudraient voir certains joueurs, artisans de la fronde, priés de chercher horizon nouveau à la fin de la saison.

Défense de Ghezal face aux récriminations

« Trop se mettre en avant »

Karim Ghezal

Voilà un des reproches que Ghezal aurait tendance à faire aux joueurs. S’agit-il vraiment d’une manière de gronder frustrante ou d’une tentative de réveiller les consciences ? Quels éléments de la méthode Ghezal ont déclenché ces réactions en chaîne ?

Fait troublant, c’est Jeremy Ward, et non Romain Briatte, qui en l’absence du capitaine Paul Gabrillagues, s’est vu confier le capitanat, brisant ainsi une coutume établie. Coïncidence ou indicateur d’un changement plus profond dans les dynamiques d’équipe ?

Les secousses internes ne seraient cependant pas nouvelles, avec des prémices datant d’une « gueulante » suite à une défaite contre Pau, où le manque de respect allégué a laissé des traces indélébiles.

Un refus du mea culpa à demi-mot

Plutôt que d’admettre une quelconque erreur, Karim Ghezal préfère pointer du doigt une volonté de faire bouger les lignes.

« Je suis là pour gagner »

Karim Ghezal

Assène-t-il, rappelant que les succès en phase éliminatoire font défaut depuis l’arrivée du docteur Wild, propriétaire du club. Sa vision ? Un équilibre entre jeunesse et expérience, entre conquête et attaque, pour un club à la hauteur de ses ambitions.

Mais où situer la frontière entre un management ferme et une approche pouvant être perçue comme abrasive ? Quand le coach parle de « bouger les lignes » et de ne pas ménager ses troupes, ne risque-t-on pas un effet contre-productif ?

Face à deux déplacements cruciaux, Ghezal se veut confiant, écartant le stress et prônant la cohérence de sa stratégie. Laissons le terrain répondre à ces questions brûlantes qui consument le Stade Français : l’unité ressurgira-t-elle, flamme victorieuse, ou les braises de l’animosité continueront-elles de rougir sous les pas des joueurs en quête de reconnaissance et de respect ? Une chose est certaine, l’issue de cette période agitée sera scrutée avec la plus grande attention par le monde du rugby.

Photo: Sandra Ruhaut/Icon Sport